L’avènement du numérique et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), réels piliers de l’économie mondiale du XXIème siècle, alimentent de nombreux débats à l’heure du réchauffement climatique. En effet, le domaine de la communication, poussé par notre société de consommation et la croissance exponentielle du digital, fait face aujourd’hui à de nouveaux défis en termes de préservation de l’environnement. En cause, une pollution digitale qui ne cesse de croître du fait de l’activité humaine et qui nécessite des solutions. Les facteurs sont nombreux : une utilisation massive d’Internet, des technologies, des outils numériques, et des nombreux déchets qui en découlent. Mais alors, comment concilier utilisation du numérique et bien-être de la planète ? Comment communiquer de manière « responsable » ?

Planète Terre encombrée de langage numérique

La pollution digitale, qu’est-ce que c’est ?

La pollution digitale (également appelée pollution numérique) représente l’impact néfaste de l’usage des nouvelles technologies sur l’environnement. C’est donc une externalité négative se présentant sous diverses formes : émissions de gaz à effet de serre, pollution chimique, déchets électroniques. Par ailleurs, il est important de préciser que cette pollution intervient principalement lors de la fabrication des différents outils numériques dont nous nous servons chaque année (smartphones, ordinateurs, tablettes, consoles de jeux, télévisions). Elle ne provient donc pas seulement du temps passé sur internet. En effet, il s’avère que notre ère faite de « dématérialisation » est en quelque sorte une utopie. L’immatériel nécessite avant tout du matériel, ainsi que de l’énergie et de l’eau afin d’extraire et transformer les matières premières notamment.

Un monde hyperconnecté et hyper pollué

Beaucoup de secteurs d’activités sont aujourd’hui sous le feu des critiques concernant leur empreinte environnementale (prenons l’exemple du transport aérien) et doivent édifier un ensemble de règles, mesures et protocoles pour limiter cet impact. Cependant, nous n’entendons presque jamais parler du secteur du numérique, qui se révèle pourtant très énergivore. En effet, le numérique représente environ 4% des émissions de gaz à effets de serre. C’est presque 2 fois plus que le transport aérien et cette tendance tend à augmenter.

personne naviguant sur sa tablette digitale et ordinateur en arrière plan

Internet et la tendance du streaming

Dans de nombreux pays du monde, dont la France, l’accès à internet et aux technologies est simple et rapide et notre utilisation est quotidienne. Cela mobilise donc une quantité d’énergie non négligeable et nécessite un espace de stockage important. Ainsi, la pollution digitale liée aux data centers et la notion d’hébergement sont au cœur des préoccupations environnementales et nécessitent des ajustements et solutions rapides.

La tendance aujourd’hui est aussi celle du streaming vidéo (VOD, replay, YouTube, etc.), que l’on consomme partout et n’importe quand. Néanmoins, le simple fait de regarder des films et des vidéos émet une forte empreinte numérique. Savez-vous seulement que la consommation mondiale de streaming vidéo émet une pollution similaire à un pays tel que l’Espagne ?

Production de déchets électroniques

La production et la consommation mondiale des produits électroniques du quotidien relèvent d’un enjeu sociétal. Particulièrement en ce qui concerne le tri et le recyclage. En outre, nombre de ces déchets échappent au recyclage « traditionnel » et passent par un traitement informel. Selon l’OMS, ce désastre ne cesse aujourd’hui d’augmenter et vient altérer la santé de nombreuses femmes et enfants, surtout dans les pays pauvres.

pollution avec un Homme portant une télévision cassée dans une déchetterie
Traitement informel des déchets électroniques

Comment réduire son empreinte numérique ?

L’utilisation à outrance des ressources non renouvelables nuit gravement à la planète. Cet aspect pourrait être diminué grâce à une sensibilisation auprès du grand public permettant une prise de conscience collective. Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver l’environnement. Que vous soyez chez vous ou au travail, réduisez votre pollution digitale grâce à des solutions simples mais efficaces.

Optimiser les comportements du quotidien

  • Gérer sa boîte mail efficacement, en se désabonnant des newsletters que vous ne lisez plus, en supprimant les mails qui n’ont pas ou plus d’intérêt à vos yeux. Ces pratiques permettent tout simplement de libérer de l’espace de stockage.
  • Utiliser le mode économie d’énergie. Sur vos outils électroniques, la fonctionnalité permettant de passer en économie d’énergie permet à la batterie de durer plus longtemps. Il en résulte alors moins de consommation d’électricité du fait des recharges moins fréquentes.
  • Garder ses appareils électroniques plus longtemps en optant pour la réparation plutôt que la surconsommation. Dans le même ordre d’idée, acheter des produits reconditionnés permet de réduire l’empreinte environnementale de ceux-ci. Pensez également à votre compte en banque !
  • Éviter de regarder des films et vidéos en très haute définition. D’autres résolutions existent et peuvent être choisies en fonction du support (smartphone, ordinateur, tablette).

Devenir un communicant responsable

  • Fermer les onglets internet inactifs. Au fil des actions que nous menons sur internet toute la journée, il y a forcément des onglets de navigation qui peuvent être fermés. Cette action pourtant anodine permet de ne pas surcharger les serveurs et donc d’économiser de l’électricité.
  • Utiliser la barre des sites favoris. Le fait de mettre dans la barre des favoris les sites que vous utilisez fréquemment permet de générer moins d’énergie lors du clic qu’une requête ordinaire dans la barre de recherche. C’est aussi un gain de temps pour vous, alors pensez-y !
  • Optimiser ses interactions par mail. En effet, cibler les envois de mails à une audience restreinte permet de réduire drastiquement son impact environnemental. Il en va de même pour les pièces jointes, qui si elles sont limitées voire compressées, peuvent alléger votre consommation d’énergie.
  • Opter pour un stockage local des données local. Le fait de privilégier le local plutôt que le cloud permet de réduire les communications avec des serveurs externes. Pour cela, servez-vous de votre ordinateur ou munissez-vous simplement d’un disque dur externe pour stocker vos fichiers.

Théo JAFFRE – Master 2 Communication Média & Hors Média

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