Vous trouvez que l’écriture inclusive est trop compliquée ? Pas de panique, suivez ces quelques conseils faciles pour communiquer inclusif ! Mais avant tout, commençons avec un peu de contexte…

Pourquoi communiquer inclusif ?

Vous avez peut-être déjà vos raisons ou en cherchez encore, dans le doute, voici une liste non-exhaustive.

Communiquer inclusif est nécessaire pour s’ancrer dans les nouveaux codes de la communication, rajeunir une marque et montrer ses engagements. C’est aussi œuvrer pour un monde égalitaire, pour que les minorités se sentent vues et soient représentées, qu’elles puissent s’identifier et se projeter dans des situations qui leurs étaient jusque-là refusées. Finalement, c’est répondre aux nouveaux besoins de la population française en termes de publicité et de RSE.

Pour traiter ce vaste sujet, on va se pencher vers ses deux grands axes : l’écriture et les visuels.

L’écriture inclusive

« Mes sœurs Anne sont très à cheval sur les règles de grammaire, et particulièrement sur les règles d’accord. Elles savent qu’un « e » en moins, c’est bien plus grave qu’une faute d’orthographe, c’est pour elles moins d’existence, moins d’ouvertures, moins de possible et moins de tout »

Lydie Salvayre – Anne mes sœurs Anne – Sororité

Le français, à l’inverse de l’anglais, est une langue genrée et la rendre neutre peut parfois être une gymnastique éprouvante. L’écriture inclusive est encore assez méconnue en France et peut parfois être lourde; cependant, elle vous offre plus de choix que vous ne le pensez, étudions les !

Ecriture inclusive en ligne

Les pronoms

Pour désigner des personnes, nous avons traditionnellement deux choix de pronoms : « il » et « elle ».

Le Français nous oblige à tout genrer, même les personne que l’on ne connaît pas ou celles dont on ne connaît pas l’identité exacte. Pire, lorsque l’on parle d’un groupe, on ne désignera que les hommes qui le composent, invisibilisant les femmes et les non binaires. « Le masculin l’emporte sur le féminin », une dure règle grammaticale pour celleux qui veulent faire entendre leur voix.

Le pronom inclusif et non genré - iel

Heureusement, une langue vivante est évolutive et peut donc être construite selon les besoins de celleux qui la parlent. Est alors créé le pronom inclusif « iel » (iels au pluriel) contraction des pronoms genrés , il permet de les remplacer. Non il n’est pas moche, vous avez juste besoin de vous habituer ! Il a permis d’alléger la formulation inclusif « il/elle », « il ou elle » et fluidifie ainsi la lecture mais aussi le discours.

Un autre s’est glissé dans ce texte, vous l’avez repéré ? Il s’agit de « celleux », contraction de « celles et ceux ».

Le point médiant et ses alternatives

C’est le moyen le plus simple de communiquer de manière inclusive en donnant systématiquement les deux options de genre : le point médian.

Voici un exemple : « les lecteurs.ices », permet de désigner à la fois les lecteurs et les lectrices. Bien que très pratique, ce point peut alourdir vos écrits ou être difficile à utiliser, surtout si répété plusieurs fois dans un même contenu. Pour y remédier, certains ont décidé de le retirer et de créer des « mots valises » sur le même principe : lecteurices…

Si cela ne vous plaît pas, pas de souci, il y a des solutions ! Il vous suffit de remplacer votre mot, genré, par un mot qui désigne un ensemble de personnes sans les genrer ; je vous montre.

Prenons comme exemple cette phrase : Les dirigeants de cette entreprise font attention à leurs employés.

Deux options s’offrent à vous.

• Option 1 : Les dirigeants.es de cette entreprise font attention à leurs employé.ées.

Cela fonctionne mais la lecture peut être difficile et ne conviendra pas aux audiences réticentes à l’inclusif.

• Option 2 : La direction de cette entreprise fait attention à son corps salarial.

Ici, « les dirigeants » devient « la direction », « employés.ées. » devient « le corps salarié », le texte n’est pas alourdi et personne n’est exclu.e ! C’est idéal si vous n’êtes pas à l’aise avec le point médian, ou que votre cible ne pense pas encore inclusif.

Pensez aux anglicismes !

L'anglicisme pour la communication inclusive

Dans le domaine de la communication et du marketing, les anglicismes ont déjà établi leur nid ! L’anglais étant neutre en termes de genre, vous pouvez exploiter ses ressources si le contexte vous le permet. Par exemple, vous pouvez préférer le terme « followers » à « abonné.ées ».

Récap’ inclusif

Avec les trois méthodes énoncées plus haut, nous allons reprendre le mot « abonnés » le rendre inclusif :

  • Méthode 1, le point médian : abonnés.ées
  • Méthode 2, un mot non genré : communauté
  • Méthode 3, l’anglicisme : followers

Les visuels inclusifs

La communication inclusive ne passe pas que par l’écriture de vos wordings ou bodycopies, mais aussi par les visuels. Si la photo que vous avez choisie pour votre dernière publication sur les réseaux sociaux met en scène une famille exclusivement blanche dans laquelle un oncle semble dire « Holala on ne peut plus rien dire aujourd’hui « , arrêtez tout !

La clé est de penser diversité ! Les consommateurs.ices veulent voir des personnes diverses, qui leur ressemblent au maximum. Le plus important est donc de représenter une grande variété de personnes dans des situations desquelles iels sont habituellement exclu.es. Pour ce faire, demandez-vous si vos photos sont stéréotypées ou non.

Par exemple, choisissez-vous uniquement des hommes pour les visuels de personnes ayant un rôle de leader ? Les femmes ont-elles seulement des rôles passifs ? Mettez-vous en avant des personnes racisées ?

Prenons un exemple avec des photos Shutterstock :

Visuel non inclusif représentant les stéréotypes de la société

Celle-ci est un grand NON ! Un homme blanc explique quelque chose à une assemblée de femmes et de personnes racisées qui écoutent passivement : pas inclusif.

Tout d’abord, il faut noter que les femmes et les personnes racisées sont invisibilisée. Même s’iels sont techniquement présent.es sur la photo, ce sont des figurants.es. L’homme blanc est au centre et dirige les autres, nous avons ici des personnages qui occupent des rôles clichés, imposés par la société.

Visuel inclusif d'un groupe de personnes diverses

Comparons avec celui-ci, un grand OUI. Une femme noire occupe le rôle de leader, elle a une aura inspirante et est écoutée par un groupe d’hommes et femmes divers.es, c’est inclusif.

Attention, montrer des personnes diverses, c’est inclusif, montrer des personnes diverses dans des rôles stéréotypés, ce n’est pas inclusif. Lors de la sélection de vos visuels, prenez un peu de recul pour vous demander si les personnes habituellement marginalisées le sont toujours.

Par exemple, montrer des femmes, c’est bien. Montrer des femmes qui occupent des rôles stéréotypés, une femme fait la vaisselle pendant que son petit ami bois une bière, c’est nul. Oui, même si c’est un couple mixte, c’est toujours nul. Par contre, si c’est un couple mixte qui se répartit les tâches ménagères et la charge mentale, c’est inclusif.

Visuel inclusif d'un couple mixte faisant la vaisselle et se répartissant la charge mentale

Prenez l’habitude de sortir des visuels hétéronormés, optez pour des mises en scène avec des couples homosexuels pour vos photos et votre storytelling. Mettez en avant des corps qui ne rentrent pas dans les critères de beauté « normés ». Plus votre visuel se différenciera des normes, plus il sera inclusif. Votre but est de représenter une réalité large et diverse. Votre communauté s’identifiera davantage à votre marque et la jugera ainsi en accord avec ses valeurs et sa réalité.

Car oui, communiquer inclusif, c’est communiquer sur le réel et lui rendre hommage.

Vous avez saisi le principe ? Top ! Maintenant vous pouvez communiquer inclusif facilement pour permettre à tous.tes de se projeter dans votre marque, vos produits, vos valeurs.

Ressources pour vous accompagner :

Le fabuleux compte @communicationinclusive de Charlotte Marti sur Instagram et la newsletter Visibles de Léa Niang qui ont toutes les deux inspiré cet article.

Laura Ducastaing, étudiante en Master 2 Communication Média Hors Média.